Instaurer une tarification internationale du
carbone « bonus-malus », un outil qui pourrait faire
avancer les débats climatiques
La
terre est la seule planète connu qui jusqu’ici offre un équilibre
qui permet la vie (végétale et animale). Elle, repose sur un
équilibre où chaque élément a sa place. De cet équilibre
dépendent le maintien des ressources et les conditions
indispensables à la pérennité de l’espèce humaine. La
vie est arrivé sur terre il y a presque 4 milliards d’année et
l’Homme il y a seulement 200 000 ans. Cependant, il a réussi en
très peu de temps à bouleverser cet équilibre si essentiel. Notre
mode de vie, nos déplacements, nos loisirs, tout concours à
accroître nos besoins. Ils croissent largement plus que ce que la
planète peut nous offrir. La population humaine a été multipliée
par quatre en un siècle, tandis que la consommation d'énergie et de
matières premières a été augmentée d'un facteur 10. Cette
pression de l'humanité, tributaire de notre système de
développement dépasse significativement la capacité de notre
planète à absorber nos pollutions et à se régénérer. En même
temps, cette pollution est arrivée en son niveau critique. L’équipe
des experts réunis par Johan Rockström estime à 350 Partie par
million la limite d’émission de GES à ne pas dépasser pour
éviter une catastrophe climatique à l’échelle planétaire. Comme
nous le savon tous, cette limite a été dépassé en 2013 et si rien
n’est fait le scénario le plus alarmiste nous mènera à une
augmentation catastrophique de 4°C.
Si le
prix à payer est lourd, il n’est cependant pas trop tard. La prise
de conscience est une exigence et l’engagement des différente
parties prenantes pour une prise de décisions commune une nécessité.
Fort
heureusement lors de la 19ème session de la Conférence des Parties
(COP 19) qui s'est tenue à Varsovie, les Parties ont convenu
d'« engager ou amplifier les préparatifs de leurs
contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) »
en vue d’en faire part bien avant la COP 210 à Paris. Cette
décision a été fortement appréciée par le reste de la communauté
internationale car un tel document s’il venait à être soumis par
les différents pays constituerait un apport clé aux négociations
devant mener à un accord sur le climat en 2015 à Paris.
Toutefois,
à la lumière des contributions déjà enregistrées, il y a lieux
de se poser des questions sur l’engagement réel des différents
Etats émetteurs à vouloir atteindre les objectifs visés de moins
de 2°c. En réalité, les engagements pris par la plupart des pays
développés ne se sont pas compatibles à leurs capacités réelles
de réduction d’émissions. A l’opposé, les pays africains et
plus particulièrement le Cameroun qui demeure
globalement un puits de GES avec une capacité d’absorption de
46 983 Gg EQ CO2
(2000) et dont les émissions sont insignifiantes à l’échelon
international (0.4%) souhaite toutefois contribuer à l’effort
commun de réduction des émissions globaux à hauteur de 32% à
l’échelle nationale par rapport à un scénario de référence
pour l’année cible 2035. L’atteinte de ces résultats sera
conditionnée au soutien de la communauté internationale sous forme
de financement, d’actions de renforcements de capacités et de
transfert de technologie. La plupart des autres PED qui ont déjà
soumis leur CPDN ont également présentée des contributions
partiellement/totalement conditionnées.
Dès
lors, s’il semble que l'objectif des 2°C commence à
dangereusement s’éloigner, il parait urgent de trouver des
mesures/mécanismes/outils à proposer pour faciliter les débats et
les échanges de manière à ce que les différents négociateurs
parviennent à un accord global à Paris.
En
réalité, la proposition faite par la Chaire d’Economie du Climat
en l’occurrence la taxe mondiale sur les émissions de CO2 en
bonus-malus semble pour nous un des outils qui pourraient faire
avancer les débats sur plusieurs questions (mitigation des
émissions, financement climatique, etc.).
- elle fixerait une incitation réelle à réduire les émissions chaque année par les différents pollueurs
- elle définit un seuil moyen d’émissions par habitants de la planète: 6,5 t CO2e
- elle propose un prix de 7,5 $ / t pour pouvoir atteindre les 100 Mds/an pour le FVC
- les Pays au-dessus du taux moyen contribuent au FVC en proportion de leur dépassement, pays en-dessous bénéficient de financements via le FVC
- les contributeurs potentiels seraient les USA, la Chine, la Russie, l’UE, le Japon, le Canada, l’Arabie Saoudite, etc.
- les bénéficiaires potentiels seraient le Cameroun, le Nigeria, la RDC, l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan, l’Indonésie, les Philippines, etc.
- elle encouragerait les pays bénéficiaires potentiels à converger vers une courbe de croissance sobre en carbones
- elle permettrait à ces pays de bénéficier des co-bénéfices y associé en terme d’adaptation.
Parvenir
à tel résultat est un challenge surtout dans un contexte où les
stratégies de préservation de l'environnement, qui impliquent entre
autre la gestion durable des ressources naturelles, induisent des
enjeux économiques majeurs et remettent même en cause les
fondements même du développement tel que perçu par nos pairs.
Toutefois, nous avons la responsabilité d’agir pour les
générations futures.
Steve ZANGUE
Jeunes volontaires pour l'Environnement
Membre de la plate forme REDD+ Changement climatique Cameroun
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