lundi 21 septembre 2015

INSTAURER UNE TARIFICATION INTERNATIONAL DU CARBONE "BONUS MALUS" UN OUTIL QUI POURRAIT FAIRE AVANCER LES DEBATS CLIMATIQUES

Instaurer une tarification internationale du carbone « bonus-malus », un outil qui pourrait faire avancer les débats climatiques

La terre est la seule planète connu qui jusqu’ici offre un équilibre qui permet la vie (végétale et animale). Elle, repose sur un équilibre où chaque élément a sa place. De cet équilibre dépendent le maintien des ressources et les conditions indispensables à la pérennité de l’espèce humaine. La vie est arrivé sur terre il y a presque 4 milliards d’année et l’Homme il y a seulement 200 000 ans. Cependant, il a réussi en très peu de temps à bouleverser cet équilibre si essentiel. Notre mode de vie, nos déplacements, nos loisirs, tout concours à accroître nos besoins. Ils croissent largement plus que ce que la planète peut nous offrir. La population humaine a été multipliée par quatre en un siècle, tandis que la consommation d'énergie et de matières premières a été augmentée d'un facteur 10. Cette pression de l'humanité, tributaire de notre système de développement dépasse significativement la capacité de notre planète à absorber nos pollutions et à se régénérer. En même temps, cette pollution est arrivée en son niveau critique. L’équipe des experts réunis par Johan Rockström estime à 350 Partie par million la limite d’émission de GES à ne pas dépasser pour éviter une catastrophe climatique à l’échelle planétaire. Comme nous le savon tous, cette limite a été dépassé en 2013 et si rien n’est fait le scénario le plus alarmiste nous mènera à une augmentation catastrophique de 4°C.
Si le prix à payer est lourd, il n’est cependant pas trop tard. La prise de conscience est une exigence et l’engagement des différente parties prenantes pour une prise de décisions commune une nécessité.
Fort heureusement lors de la 19ème session de la Conférence des Parties (COP 19) qui s'est tenue à Varsovie, les Parties ont convenu d'« engager ou amplifier les préparatifs de leurs contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) » en vue d’en faire part bien avant la COP 210 à Paris. Cette décision a été fortement appréciée par le reste de la communauté internationale car un tel document s’il venait à être soumis par les différents pays constituerait un apport clé aux négociations devant mener à un accord sur le climat en 2015 à Paris.
Toutefois, à la lumière des contributions déjà enregistrées, il y a lieux de se poser des questions sur l’engagement réel des différents Etats émetteurs à vouloir atteindre les objectifs visés de moins de 2°c. En réalité, les engagements pris par la plupart des pays développés ne se sont pas compatibles à leurs capacités réelles de réduction d’émissions. A l’opposé, les pays africains et plus particulièrement le Cameroun qui demeure globalement un puits de GES avec une capacité d’absorption de 46 983 Gg EQ CO2 (2000) et dont les émissions sont insignifiantes à l’échelon international (0.4%) souhaite toutefois contribuer à l’effort commun de réduction des émissions globaux à hauteur de 32% à l’échelle nationale par rapport à un scénario de référence pour l’année cible 2035. L’atteinte de ces résultats sera conditionnée au soutien de la communauté internationale sous forme de financement, d’actions de renforcements de capacités et de transfert de technologie. La plupart des autres PED qui ont déjà soumis leur CPDN ont également présentée des contributions partiellement/totalement conditionnées.
Dès lors, s’il semble que l'objectif des 2°C commence à dangereusement s’éloigner, il parait urgent de trouver des mesures/mécanismes/outils à proposer pour faciliter les débats et les échanges de manière à ce que les différents négociateurs parviennent à un accord global à Paris.
En réalité, la proposition faite par la Chaire d’Economie du Climat en l’occurrence la taxe mondiale sur les émissions de CO2 en bonus-malus semble pour nous un des outils qui pourraient faire avancer les débats sur plusieurs questions (mitigation des émissions, financement climatique, etc.).
    • elle fixerait une incitation réelle à réduire les émissions chaque année par les différents pollueurs
    • elle définit un seuil moyen d’émissions par habitants de la planète: 6,5 t CO2e
    • elle propose un prix de 7,5 $ / t pour pouvoir atteindre les 100 Mds/an pour le FVC
    • les Pays au-dessus du taux moyen contribuent au FVC en proportion de leur dépassement, pays en-dessous bénéficient de financements via le FVC
    • les contributeurs potentiels seraient les USA, la Chine, la Russie, l’UE, le Japon, le Canada, l’Arabie Saoudite, etc.
    • les bénéficiaires potentiels seraient le Cameroun, le Nigeria, la RDC, l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan, l’Indonésie, les Philippines, etc.
    • elle encouragerait les pays bénéficiaires potentiels à converger vers une courbe de croissance sobre en carbones
    • elle permettrait à ces pays de bénéficier des co-bénéfices y associé en terme d’adaptation.
Parvenir à tel résultat est un challenge surtout dans un contexte où les stratégies de préservation de l'environnement, qui impliquent entre autre la gestion durable des ressources naturelles, induisent des enjeux économiques majeurs et remettent même en cause les fondements même du développement tel que perçu par nos pairs. Toutefois, nous avons la responsabilité d’agir pour les générations futures.


Steve ZANGUE 
Jeunes volontaires pour l'Environnement 
Membre de la plate forme REDD+ Changement climatique Cameroun 







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