PROMOTION DES ODDs

JVE Cameroun Facilite l’appropriation et la vulgarisation des ODD auprès des media.

LES JEUNES LEADERS S'ENGAGENT POUR COMBATTRE LES POPs

Atelier d'apprpriation des grandes conventions meublant la lutte contre les polluants organiques persistant(POPs)

EN ROUTE POUR LA COP 25

Processus préparatoires des jeunes et des média.

REDUCTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

Une priorité dans l'agenda de JVE Cameroun.

lundi 21 septembre 2015

INSTAURER UNE TARIFICATION INTERNATIONAL DU CARBONE "BONUS MALUS" UN OUTIL QUI POURRAIT FAIRE AVANCER LES DEBATS CLIMATIQUES

Instaurer une tarification internationale du carbone « bonus-malus », un outil qui pourrait faire avancer les débats climatiques

La terre est la seule planète connu qui jusqu’ici offre un équilibre qui permet la vie (végétale et animale). Elle, repose sur un équilibre où chaque élément a sa place. De cet équilibre dépendent le maintien des ressources et les conditions indispensables à la pérennité de l’espèce humaine. La vie est arrivé sur terre il y a presque 4 milliards d’année et l’Homme il y a seulement 200 000 ans. Cependant, il a réussi en très peu de temps à bouleverser cet équilibre si essentiel. Notre mode de vie, nos déplacements, nos loisirs, tout concours à accroître nos besoins. Ils croissent largement plus que ce que la planète peut nous offrir. La population humaine a été multipliée par quatre en un siècle, tandis que la consommation d'énergie et de matières premières a été augmentée d'un facteur 10. Cette pression de l'humanité, tributaire de notre système de développement dépasse significativement la capacité de notre planète à absorber nos pollutions et à se régénérer. En même temps, cette pollution est arrivée en son niveau critique. L’équipe des experts réunis par Johan Rockström estime à 350 Partie par million la limite d’émission de GES à ne pas dépasser pour éviter une catastrophe climatique à l’échelle planétaire. Comme nous le savon tous, cette limite a été dépassé en 2013 et si rien n’est fait le scénario le plus alarmiste nous mènera à une augmentation catastrophique de 4°C.
Si le prix à payer est lourd, il n’est cependant pas trop tard. La prise de conscience est une exigence et l’engagement des différente parties prenantes pour une prise de décisions commune une nécessité.
Fort heureusement lors de la 19ème session de la Conférence des Parties (COP 19) qui s'est tenue à Varsovie, les Parties ont convenu d'« engager ou amplifier les préparatifs de leurs contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) » en vue d’en faire part bien avant la COP 210 à Paris. Cette décision a été fortement appréciée par le reste de la communauté internationale car un tel document s’il venait à être soumis par les différents pays constituerait un apport clé aux négociations devant mener à un accord sur le climat en 2015 à Paris.
Toutefois, à la lumière des contributions déjà enregistrées, il y a lieux de se poser des questions sur l’engagement réel des différents Etats émetteurs à vouloir atteindre les objectifs visés de moins de 2°c. En réalité, les engagements pris par la plupart des pays développés ne se sont pas compatibles à leurs capacités réelles de réduction d’émissions. A l’opposé, les pays africains et plus particulièrement le Cameroun qui demeure globalement un puits de GES avec une capacité d’absorption de 46 983 Gg EQ CO2 (2000) et dont les émissions sont insignifiantes à l’échelon international (0.4%) souhaite toutefois contribuer à l’effort commun de réduction des émissions globaux à hauteur de 32% à l’échelle nationale par rapport à un scénario de référence pour l’année cible 2035. L’atteinte de ces résultats sera conditionnée au soutien de la communauté internationale sous forme de financement, d’actions de renforcements de capacités et de transfert de technologie. La plupart des autres PED qui ont déjà soumis leur CPDN ont également présentée des contributions partiellement/totalement conditionnées.
Dès lors, s’il semble que l'objectif des 2°C commence à dangereusement s’éloigner, il parait urgent de trouver des mesures/mécanismes/outils à proposer pour faciliter les débats et les échanges de manière à ce que les différents négociateurs parviennent à un accord global à Paris.
En réalité, la proposition faite par la Chaire d’Economie du Climat en l’occurrence la taxe mondiale sur les émissions de CO2 en bonus-malus semble pour nous un des outils qui pourraient faire avancer les débats sur plusieurs questions (mitigation des émissions, financement climatique, etc.).
    • elle fixerait une incitation réelle à réduire les émissions chaque année par les différents pollueurs
    • elle définit un seuil moyen d’émissions par habitants de la planète: 6,5 t CO2e
    • elle propose un prix de 7,5 $ / t pour pouvoir atteindre les 100 Mds/an pour le FVC
    • les Pays au-dessus du taux moyen contribuent au FVC en proportion de leur dépassement, pays en-dessous bénéficient de financements via le FVC
    • les contributeurs potentiels seraient les USA, la Chine, la Russie, l’UE, le Japon, le Canada, l’Arabie Saoudite, etc.
    • les bénéficiaires potentiels seraient le Cameroun, le Nigeria, la RDC, l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan, l’Indonésie, les Philippines, etc.
    • elle encouragerait les pays bénéficiaires potentiels à converger vers une courbe de croissance sobre en carbones
    • elle permettrait à ces pays de bénéficier des co-bénéfices y associé en terme d’adaptation.
Parvenir à tel résultat est un challenge surtout dans un contexte où les stratégies de préservation de l'environnement, qui impliquent entre autre la gestion durable des ressources naturelles, induisent des enjeux économiques majeurs et remettent même en cause les fondements même du développement tel que perçu par nos pairs. Toutefois, nous avons la responsabilité d’agir pour les générations futures.


Steve ZANGUE 
Jeunes volontaires pour l'Environnement 
Membre de la plate forme REDD+ Changement climatique Cameroun 







vendredi 18 septembre 2015

L'ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES UNE NÉCESSITÉ DANS LA RÉGION DE L'OUEST-CAMEROUN

Nul besoin d’attendre le plein effet des changements climatiques pour voir naître une crise de l’eau. Celle-ci est déjà bien en force en plusieurs endroits avec des répercussions irréversibles sur des systèmes socioéconomiques des communautés.Le Cameroun dispose d’importantes potentialités en eau (aussi bien de surface : 267,88 km3 que souterraine : 55,98 km3). Mais, celles-ci sont en nette fluctuation depuis les années 1970 du fait de la succession des périodes sèches et humides, engendrant des crises de l’eau. Ces crises vont s’accroitre avec des sécheresses et des inondations plus fréquentes à causes des changements climatiques. La région de l’ouest (hauts plateaux de l’ouest) l’un des châteaux d’eau du Cameroun n’en demeure pas exclu. Elle fait face aujourd’hui à de nombreuses menaces sur la qualité et/ou la disponibilité des eaux. Cette situation résulte des effets pervers du changement climatique combinés aux actions anthropiques (mauvaises pratiques agricoles et sylvicoles).
Une analyse rétrospective de l’évolution des dynamiques agraires/hydrique de la région permet de noter de grands changements dans le milieu naturel et dans les pratiques paysannes qui affectent la pérennité de la ressource hydrique dans la région. Cette menace est exacerbée dans un contexte marqué par les changements climatiques et prive en aval de nombreuses populations de l’accès à l’eau, ressource vitale, et soulève par voie de conséquence un problème de gouvernance locale de l’eau, qu’il faut absolument résoudre.En effet, c’est une région qui constitue un refuge pour une riche biodiversité et une réserve hydrique qui a longtemps échappé à la force prédatrice humaine ou aux cataclysmes naturels. Elle est constituée de plusieurs bassins versants qui servent de collecteur des eaux de surfaces, elles même pourvoyeuses des eaux douces souterraines des régions voisines plus basses, et plus loin de plusieurs cours d’eau : Sanaga, Mbam, Mifi, Noun, Nkam, etc. Les études menées dans région nous ont permis d’évaluer l’ampleur des mutations du milieu : il y ressort que l’évolution des pratiques agro-sylvico pastorales principales activités de subsistance de la région dans un contexte marqué par des changements climatiques est de plus en plus préoccupante. Cette disponibilité est en effet perturbée par des actions qui influent sur le cycle hydrologique de la région comme :Plantation anarchique et abusive des eucalyptus en particulier dans les bas-fondsDestruction des marécages et déforestaion des forêts de raphia dans les bas fonds pour l’agriculture de contre saison (saison sèche) et l’artisanat localProblème 5 : Défrichement du couvert végétal pour faire place à l’exploitation agricoleProblème 4 : Mauvaise utilisation des pesticides par les exploitants agricolesAssèchement des sources jadis pérennes en saison sèche, elle impacte sur la disponibilité de l’eau de boisson et de ménage des communautés. En effet, l’eau de source constitue la principale source d’approvisionnement en eau de ménage et en eau de boisson pour les communautésBaisse drastique et/ou complète des niveaux d’eau dans les puits en saison sèche. Ceci crée des frustrations au sein des communautés et les poussent à aller à plusieurs kilomètre prendre de l’eau de forage qui cependant n’est le plus souvent pas assez suffisante pour couvrir tous les besoins.Assèchement des cours d’eau et marécages en saison sèche : Les abondantes eaux de surfaces, jadis protégées par les frondaisons des palmiers raphia laissaient place à des ruisselets rougeâtres, ferrugineux
La qualité des eaux de moins en moins adéquates aux usages familliales. La pollution de ces cours d’eau affecte désormais la qualité de l’eau et altère les conditions de vie des communautés de la région. Ces cours d´eau alimentent les populations en eau de boisson, en eau de ménage et servent également à l´alimentation du bétail et aux pratiques agricolesFortement ancré la culture Bamiléké et fortement demandés par les entreprises de production et de distribution d´énergie électrique et de téléphonie filaire, les poteaux en eucalyptus sont prisés et sont produits partout dans les concessions, occupent progressivement les terres agricoles et désormais, mêmes les zones marécageuses. Or ces plantations sont vivement critiquées aujourd´hui, à cause de leurs effets défavorables sur le sol (appauvrissement, érosion) et sur l´hydrologie (assèchement de la nappe, des bas-fonds et des cours d’eau). La prolifération de ces plantations est aujourd’hui pointée du doigt comme étant l’une des causes du tarissement de nombreuses sources et cours d’eau dans plusieurs villages de l’ouest Cameroun1.Les bas-fonds hydromorphes majoritairement occupés par la raphiale ont toujours constitués en pays bamiléké, des espaces exclus de la mise en valeur agricole. En effet, ces types de végétation sont des indicateurs des sources d’eau douce de surface. Elles jouent un rôle écologique fondamental dans l’équilibre écologique de la zone et particulièrement dans la protection des eaux de surface par leur triple action : infiltration, filtration et protection contre l’évapotranspiration. Les investigations montrent que 31% de bas-fonds marécageux à Touegwe, un des villages de bayaguam autrefois occupés par les plantations de raphiales ont tous été pris d´assaut par les exploitants agricoles.La destruction du couvert végétal pour faire place à l’agriculture comme on l’observe sur presque toute l’étendu des terres naturelles de l’ouest-Cameroun est l’un des facteurs qui affecte le plus la disponibilité de la ressource dans la région. Elle favorise le lessivage des sols vers les bas fonds et ralenti l’infiltration des eaux de pluie vers les nappes.
Ce rejet de contenant de pesticides (sachets et emballages plastiques) utilisés par les exploitants agricoles affecte la qualité de l´eau des nappe et des cours d’eau de la région et prive les communautés riveraines et celles en aval de l’eau potable et de consommation.Bien que ces activités anthropiques aient des répercussions positives sur le système socioéconomique de la région, leurs conséquences sur la disponibilité de la ressource en eau aussi bien en quantité qu’en qualité sont désastreuses. Cette situation de stress hydrique aggravée par les changements climatiques affecte le quotidien les communautés de nombreux autres villages de l’Ouest.
Ces grands changements dans le milieu naturel et dans les pratiques paysannes observés à l’ouest renforcent l’intérêt et la pertinence d’une démarche de plaidoyer orienté vers les détenteurs de pouvoirs au niveau local et des acteurs publics nationaux et internationaux. L’année 2015 constitue à sans aucun doute le tournant de l’histoire. Des mesures doivent être prises pour limiter de dérèglement climatique observé et surtout proposer des solutions contextuelles et durables aux communautés locales pour améliorer leurs conditions de vie. Elles doivent tenir compte de deux contraintes antagonistes : la raréfaction sans cesse croissante et généralisée des ressources en eau à l’échelle locale exacerbée par les changements climatiques et l’augmentation exponentielle de la demande en eau surplombé par l’explosion démographique. Toutefois, parce qu’il s’agit d’adapter cette démarche au contexte dynamique des évolutions sociales de la région, des actions à entreprendre doivent constituer l’expression des communautés concernées.
1 Connus comme grands consommateurs d’eau (en moyenne 50 l par jour pour un pied mature), ils épuisent rapidement les ressources en eau du sol, de sorte qu’ils sont plantés dans certaines villes pour assécher les marécages.


Steve ZANGUE 
Jeunes volontaires pour l'Environnement 
Membre de la plate forme REDD+ Changement climatique Cameroun